Antonin Carême
L’appellation de Chef naît au début du XIXème et c’est Marie-Antoine Carême, dit Antonin Carême, qui est le premier à la porter. On le surnomme d’ailleurs le « roi des Chefs et le Chef des rois », et ce n’est pas sans raison. Véritable génie de la cuisine, il est en effet considéré comme le fondateur de l’art culinaire.
Avec son esprit fertile et son sens inégalé de la cuisine, il est à l’origine de nombreuses recettes qui sont devenues depuis des plats traditionnels français et n’ont pas cessé d’être cuisiné depuis deux siècles. Aussi bon pâtissier que cuisinier, aucun challenge culinaire ne l’effraie, parmi lesquels celui que lui propose Talleyrand, conquis par ses pièces montées : le diable boiteux le met au défi de lui cuisiner chaque jour un menu différent en utilisant uniquement les produits de saison. Qu’à cela ne tienne : Antonin Carême part s’installer dans le château de Valencay et relève le défi haut la main. C’est ainsi qu’il se forge une réputation internationale auprès des diplomates qui se pressent à la table du Ministre de Napoléon Ier.
On raconte que Talleyrand profite des talents culinaires d’Antonin Carême pour manipuler ses hôtes : il fait disposer simultanément une kyrielle de plats inédits sur la table, forçant ses convives à ne goûter que les mets se trouvant à portée de main. En les plaçant dans un état de frustration, il arrive à monter les grands de l’Europe du début du XIXème siècle les uns contre les autres.
Après l’année passée à servir Talleyrand, Antonin Carême commence à voyager pour préparer les repas des monarques européens qui s’arrachent ses services : c’est ainsi qu’il ira cuisiner pour le futur roi Georges, chez le tsar à Saint-Pétersbourg et chez l’Empereur austro-hongrois. De retour à Paris, il est embauché par le baron de Rothschild qui fait bâtir une cuisine spécialement pour lui.